samedi 22 décembre 2007

Armistead Maupin




MAUPIN Armistead
Né à Washington D.C. en 1944, Armistead Maupin passe ses premières années en Caroline du Nord. Après avoir servi dans la marine au Viêt-nam, il s’installe à San Francisco en 1971. C’est en 1976, dans les colonnes du quotidien The San Francisco Chronicle – renouant ainsi avec une vieille tradition littéraire du XIXe siècle –, qu’il commence à publier ses Chroniques de San Francisco : elles connaissent un succès immédiat. Puis, avec leur publication sous la forme d’une série de six romans, traduits dans toutes les langues et adaptés à la télévision, un événement local s’est transformé en véritable phénomène international. Armistead Maupin a depuis écrit deux autres romans, Maybe the moon, et Une voix dans la nuit. Il vit et travaille toujours à San Francisco.
http://www.10-18.fr/bibliographie-auteur-4687.htmlibliographie-auteur-4687.html

Les différents tomes publiés en français ont été titrés :
Chroniques de San Francisco (Tales of the City en anglais)
Nouvelles Chroniques de San Francisco (More Tales of the City en anglais)
Autres Chroniques de San Francisco (Further Tales of the City en anglais)
Babycakes (Babycakes en anglais)
D'un bord à l'autre (Significant Others en anglais)
Bye-bye Barbary Lane (Sure of You en anglais)

Armistead Maupin est un écrivain américain, rendu célèbre par le feuilleton qu'il écrivit pour le journal The San Francisco Chronicle, publié sous la forme de romans sous le titre des Chroniques de San Francisco.
Maupin est né à Washington, D.C. le 13 mai 1944 et a vécu ses premières années en Caroline du Nord. Il combat pendant la guerre du Viêt Nam dans la marine états-unienne.
En 1971, il emménage à San Francisco, en Californie. Cinq ans plus tard, il livre dans le quotidien The San Francisco Chronicle les épisodes de la vie d'habitants de la ville. Ils sont caractérisés par le souci de vivre libre leurs passions, leurs amours, leurs sexualités. Les Chroniques de San Francisco sont un succès et sont publiés en romans. Une série télévisée a aussi vu le jour.
Maupin a publié d'autres romans, notamment Maybe the Moon et Une voix dans la nuit. Maybe The Moon se présente sous la forme d'un journal intime, celui d'une actrice de petite taille à Hollywood. Son destin tragique et la façon dont elle décrit le "show business" en font un roman poignant. L'actrice qui a inspiré ce roman est celle qui a joué quelques scènes de ET et Maupin en profite pour décrire ce qu'il estime être l'attitude déplorable du réalisateur de ce film envers l'actrice de petite taille.
Une voix dans la nuit conte, lui, l'histoire d'une amitié téléphonique entre un écrivain à succès et un enfant atteint du SIDA, victime de pédophiles.
Son dernier roman est sorti le 12 juin 2007 et s'intitule Michael Tolliver lives. Michael Tolliver était l'un des principaux personnages des chroniques de SF.
Armistead Maupin - Une Voix dans la nuit

C’est sur la couverture des célèbres Chroniques de San Francisco que le nom d’Armistead Maupin a fait le tour de la ville (San Francisco, bien sûr, premier berceau des mœurs ouvertes et havre homosexuel dans une Amérique seventies d’un puritanisme toujours sourcilleux), du pays puis du monde, jusqu’à l’élever au rang de véritable icône d’une communauté gay dont il a accompagné tous les combats. Pour mémoire, c’est en 76 que le jeune homme de bonne famille (de rigoureux conservateurs de Caroline du Nord : tu seras avocat ou colonel, mon fils), après un tour au Vietnam et un emménagement imprévu à San Francisco, signe un contrat avec le canard local auquel il promet 800 mots par jour, week-end exclu ; après quelques mois d’une discipline journalistique de fer applaudie par les lecteurs, on propose à Maupin d’en tirer une compilation littéraire qui, finalement, aboutira aux six tomes mondialement connus des Chroniques.
Leur succès a largement éclipsé sa première tentative romanesque, Maybe the Moon : il y revient aujourd’hui dans une fiction fortement autobiographique où, caché derrière un narrateur translucide, il exorcise ses démons et s’offre une aventure sentimentale et humaine plutôt bien contée. Voici donc Gabriel Noone, écrivain homosexuel à succès, dont tous les noctambules écoutent chaque soir le Noone at Night à la radio ; Gabriel sort d’une douloureuse rupture avec Jess (alias Terry Anderson, manager de Maupin) et s’enlise dans le chagrin lorsque atterrit sur son bureau, entre des dizaines d’autres, un manuscrit auquel son éditeur le presse de jeter un œil. Il s’intitule "La Fabrique de cirage" (clin d’œil à Dickens) et raconte par le menu les horreurs subies par un môme d’une dizaine d’années, battu, violé, filmé et lucrativement prostitué par ses parents. Gabriel chancelle, s’émeut, donne sa bénédiction sur la quatrième de couverture et entre en contact téléphonique avec le jeune Pete, 13 ans, auteur de la bouleversante autobiographie ; au fur et à mesure des échanges s’installe une proximité qui ne tardera pas à se transformer en véritable amour filial par coups de fil interposés. Pete le questionne et lui raconte sa séropositivité, sa mère adoptive, ses lectures et les tuyaux qui lui traversent le corps sous sa tente à oxygène. Mais au fait, quelqu’un a-t-il déjà rencontré Pete en chair et en os ?
Maupin excelle à faire progresser de concert les deux versants de ce roman habile, mêlant à la dimension proprement personnelle et sentimentale du récit une intrigue policière au suspense subtilement dosé et qui rend explicitement hommage au Vertigo d’Hitchcock. Si les développements familiaux et les longs paragraphes consacrés aux rapports du narrateur et de son père échappent miraculeusement à tous les clichés du genre (là encore, la part autobiographique est tangible : dans la fiction comme dans la réalité, Maupin père est un jovial réac très déçu par les mœurs de son fils, qu’il a d’ailleurs apprises par une lettre des Chroniques), l’invraisemblable déballage intime, conjugal et sexuel auquel on est ici confronté frise le pathétique. Pour le reste, l’auteur joue avec plus ou moins de retenue de la corde mélodramatique, parvenant toutefois, grâce à une écriture précise et fluide, à faire percer une émotion réelle. Maupin maîtrise admirablement ce récit ambitieux où se multiplient les thématiques (la paternité, le couple, l’absence, la perte, la manipulation, l’homosexualité, l‘autobiographie), mais le romancier ne vaut peut-être pas encore le chroniqueur.

MAY BE THE MOON
Bienvenue dans un monde parallèle, la quatrième dimension du huit millimètres, celle imaginaire et factice où les rêves viennent se coller et tomber comme des mouches sur un néon violet aguicheur. Bienvenue dans ce pays d'Oz en carton pâte, où les étoiles ne brillent pas dans le ciel mais sont scellées et piétinées dans le bitume d'Hollywood boulevard, contrée hérissée de palmiers filiformes, baignée de soleil et du Pacifique où viennent s'entasser et cuire les surfers et les bimbos silliconées... Welcome to Hollywood, L.A., California, lieu d'un grand paradoxe, celui d'être l'une des places du monde les mieux connues, et en même temps, les plus ignorées. Justement parce que la renommée du lieu vient de la perfection feinte que véhiculent les images dont il est l'usine reine. Les rêves qui soufflent depuis la mythique colline où rayonne son nom masquent la réalité dure des acteurs d'Hollywood, ceux majuscules dont les sourires glacés font le tour de la Terre, et, surtout, ceux méconnus qui tentent de tirer leur épingle de ce jeu, véritable loi de la Jungle. Armistead Maupin, auteur fameux d'une épopée moderne sur San Francisco qui mérite absolument votre attention (Les Chroniques de San Francisco, six volumes, chez le même éditeur), peint avec un brio analogue les moeurs tout aussi insoupçonnées d'une tribu angéline, de ceux qu'en France nous appellerions les "intérimaires du spectacle". Et c'est un régal ! Cady est de ceux là, et non des moindres! C'est une actrice, jeune femme vorace de notoriété, obsédée par la caméra et l'objectif... mais une naine, pour qui les studios témoignent donc d'une attention plus que chiche. Son grand succès remonte au début des années 80 quand elle revêtit les habits d'un elfe dans une superproduction toujours pas oubliée (quoiqu'inconnue sous nos latitudes), Mr Woods. Depuis, elle tente de remonter une pente hélas bien lisse, mais sans trop se décourager. Il faut dire qu'elle a de l'humour et du caractère ; elle est armée d'un cynisme formidable qui permet une lecture puissante de la société étrange dans laquelle elle évolue, cet Hollywood bizarre où les putes font le tapin habillées comme des GI, soutenant ainsi les efforts de l'Oncle Sam au Koweit (l'action se situe au début des années 90), où les starlettes ne jurent plus que par le milk shake amincissant préconisé par Cher... Autant d'anecdotes désopilantes qui parsèment Maybe the Moon.Armistead Maupin excelle dans l'art du dialogue. Ses romans sont de véritables scripts, pré-mâchés à l'attention des producteurs, d'autant ici que la narration prend la forme de carnets rédigés par Cady en vue d'une éventuelle mise en scène! Tous les moyens sont bons pour retourner devant l'oeil de la caméra et s'y admirer... En attendant, elle vit de petits boulots, divertit de sa physionomie exotique les rejetons des milliardaires de Beverly Hills et Bel Air, chante à des funérailles sur une île tout compte fait pas imaginaire, participe aux devoirs universitaires d'une Spielberg en herbe suicidaire... A vous d'en découvrir bien plus encore en devenant les lecteurs-spectateurs de cette valse moderne et hallucinée où s'entrechoquent des personnages, extraordinaires mais bien réels, les amis écrivains homosexuels, les colocataires mononeuronales, et une star oubliée, l'héroïne de ce roman, touchante, vraiment touchante, à la fois star nationale et anonyme, car reconnue sous les traits étrangers d'un personnage de fiction ... N'oubliez pas vos mouchoirs, et le pop corn qui va avec !

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